De fantasmes en allégories
"Fantasmagories" sera bel et bien la (bonne) surprise
de Noël au Théâtre.
L'entrée de la troupe a donné
le la. Pas peu fiers dans leurs costumes du dimanche, les acteurs
des Ateliers du Creahm - Liège, vedettes du nouveau spectacle
d'ombre et de musique du Théâtre du Tilleul, s'en
donnent à coeur joie. Et résonnent trombone, saxo,
trompette, timbales, violon ou encore accordéon. Pour
le moins trompeuses, les queues de pie rigides, contrastant avec
les musiciens, sont à prendre comme un clin d'oeil et
donnent à l'ensemble une dimension très théâtrale
qui n'est pas sans déplaire aux artistes.
Un brin coquins, parfois cabotins, ils
aiment le public et cherchent à le faire vibrer. Mission
accomplie et punch assuré. L'humour et l'humeur se communiquent.
Comme le constate le chef d'orchestre Alain Gilbert, "trisomiques
ou non, jouant des cuivres, de la percussion, de l'accordéon
ou du clavier, ils communiquent un tel plaisir de jouer qu'ils
transcendent les sonorités qu'ils produisent".
Ni concert, ni comédie musicale,
ni pièce de théâtre, "Fantasmagories"
est un spectacle ponctué de musique et de saynètes
d'ombre; lesquelles sont aussi jouées par les artistes
des Ateliers du Créahm-Liège qui ont eux-mêmes
dessiné les marionnettes. Comme Nicole, la danseuse aux
allures africaines, qui pourrait bien crever l'écran du
théâtre d'ombre.
Et puis il y a Carine Ermans, en féminine Chaplin, tout
en frac et chapeau boule dans son plus beau rôle. Souriante,
elle ouvre la danse, installe sur scène les artistes-marionnettistes
qui passeront sans doute parfois de la répétition
à l'improvisation....
Laurence Bertels
18/12/1996
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